Récup'art de vivre : l'esprit du Temps

A/ Essences et colifichets

        Le bois, à plus d'un titre, est une matière qui mérite d'être sauvée. Dans cette perspective (et en attendant – qui sait ? – un renouveau du système mondial d'exploitation des ressources), il convient de l'économiser, de ne pas (trop) le gâcher et de le réutiliser à chaque fois que c'est possible.

        Ce principe – très en vogue – de la récupération, du détournement, de la réhabilitation, du recyclage, va pouvoir s'appliquer non seulement aux meubles, aux portes, aux panneaux, aux montants, mais il va du même coup intégrer les décors et les accessoires, les colonnes, les frontispices, les chapiteaux, sculptures et moulures, pièces tournées, en un mot, tous les colifichets que vous pourrez trouver.

        Il en sera de même pour tous les rebuts de bricolage, tels que les baguettes, les plinthes, les planches, les lambris et les restes en tous genres. Ainsi, votre atelier, à l'instar des brocantes, réderies et vide-greniers, regorge à n'en pas douter de matériaux et d'OVNI (Objets Visiblement Non Irrécupérables), qui méritent qu'on leur offre une seconde vie, voire une deuxième, une troisième, ou davantage.

        Un tel projet peut demander un minimum de travail, ou s'inscrire au contraire dans un temps plus ou moins long. Les bribes récupérées, une fois assemblées, seront (re)peintes, décorées et patinées selon la fantaisie du moment et le degré de technique de l'opérateur(trice).

Voici donc des exemples choisis et significatifs.

        Cette frise en relief, créée à partir de restes divers (planches, baguettes, corniches), présente plus d'un avantage : elle peut être assemblée de façon très libre et sans qu'il soit besoin de retoucher les morceaux (ainsi, rien n'est perdu) ; elle fractionne une surface murale trop haute ; elle est idéale pour couvrir des défauts tels que des fissures ou des crevasses.

      On peut également imaginer de l'apposer sur un coffrage masquant des conduites ou des tuyaux inesthétiques. Elle peut être peinte en blanc, en imitation pierre ou avec des couleurs multiples, selon l'effet souhaité.

                                    

        Cette structure de bois, provenant d'un décor artisanal originellement apposé sur une porte vitrée, a été garnie de barreaux régulièrement espacés. Résultat : une échelle murale destinée à accueillir une collection de colliers. Le décor peint est d'inspiration "ethnique".

        Moulures anciennes provenant de soubassements supprimés dans une maison des années 1920 et adaptées autour d'un cabochon résultant de l'assemblage de 4 découpes de chambranle.  

   

        Exemples de réutilisation d'éléments disparates : colonne de chambranle obtenue par le recyclage d'un pied de table (coupé dans le sens de la longueur) ; mise en place au-dessus d'une porte d'un chapeau de gendarme trouvé par hasard sur un trottoir (récupération !) et habillé de restes de baguettes.

     

 

 

 

        "Imitation"du style art déco par la mise en oeuvre de baguettes du commerce adaptées sur des panneaux de contreplaqué.

 

Cabochon élaboré à partir de découpes d'une moulure du commerce, patine vieux cuir (pigments : brun Van Dyck et noir).

 

                                     

        Placard réalisé sous un escalier : la structure est composée de lames de plancher (150mm), les décorations sont des matériaux de récupération d'origines diverses (découpes, rebuts, panneaux gothiques, rosaces des années 60/70, cabochons, baguettes...). La mosaïque centrale a été élaborée à partir de carreaux de récupération (le motif du vase provient de tessons d'un pot de grès, ce qui lui donne sa forme et son relief). 

        Cette porte, aménagée dans la paroi de séparation d'un grenier viabilisé et transformé en mezzanine, est composée d'une structure en tasseaux, de panneaux de contreplaqué (6 mm), de lambris et de moulures diverses. La finition est brillante (vernis haut de gamme). Les montants ont été fixés sur des poutres anciennes provenant de la maison avant transformation(s).

                                      

        Le panneau supérieur de cette porte ancienne (fendu, comme cela se produit souvent, par l'âge) a été remplacé par un assemblage de lames de parquet. Les décorations en laiton (trouvées en brocante) ont été récupérées sur des meubles de style. L'ensemble a été recouvert de dorure, puis patiné et verni. La mosaïque de pièces diverses rehausse l'ensemble, ainsi que les à-plats du mur peints en imitation pierre.

 

       Cette porte de mansarde, donnant sur un vestibule aveugle et sombre, a été percée pour laisser place à une vitre teintée qui laisse passer la lumière de la fenêtre opposée, tout en préservant l'intimité de la pièce. Un accessoire de buffet Henri II a été apposé sur le panneau inférieur. La finition mêle quatre couleurs : vert sombre, bleu, turquoise et prune.

 


A propos de portes...

       Si vous n'avez pas la chance (en admettant que cela en soit une) de posséder des portes dites à l'ancienne, que tous les « rénovateurs » se hâtent de porter à la déchèterie pour les remplacer par des panneaux cartonnés – censés être plus modernes et ad hoc – si, donc, vous avez chez vous des portes planes et sans intérêt, au lieu d'y coller un poster représentant une vue de Manhattan la nuit, vous pouvez les transfigurer grâce à un habillage élégant et personnel, cet embellissement pouvant aller du plus simple (admettons) au plus sophistiqué. 

 

       Porte du commerce "habillée" d'un losange de moulures de récupération, de  lambris et d'un cadre ovale d'époque (années 1920/1930). Les décors floraux s'intègrent dans des panneaux de formes différentes. Le fond, turquoise a été gratté à certains endroits, patiné et verni.

 

                                        

Une autre porte de facture contemporaine (!) qui a été "relookée" (vocable de même facture) à l'aide de lambris et de baguettes. Finition rouge mat.

                                      

        Un exemple de récupération in extremis : le vitrail ci-dessus (provenant d'un bâtiment officiel) a été récupéré de justesse alors qu'il allait être jeté dans une benne destinée aux détritus "tout venant", parmi les cintres cassés, les fauteuils démembrés et les cadres écornés de photos d'idoles. Il a été intégré, après découpe et ajustement, dans une porte dont la structure comportait à l'origine un ouverture vitrée d'une vingtaine de centimètres. Le décor en relief est fait de restes de lambris et de moulures diverses.

 

 

 

 



10/11/2011
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